
( les 4 premières images ci dessous sont issues des pièces écrites du pré projet lac de Bagnoles, auteur SERAMA, octobre 2019).
Prise en compte et analyse du contexte par le paysagiste :

Tout est dit !!!
Comment faire pour conserver la cohérence du site ?
Voici les trois propositions du paysagiste
Contraint par le parti pris non négociable du bureau d’études voici trois propositions en réponse aux injonctions contradictoires générées par l’incompatibilité du projet avec le contexte urbain de Bagnoles de l’Orne ou comment masquer la réalité et la violence du projet pour tenter de l’intégrer dans le site.
Tentative de réponse avec les trois premières images ci-après :
1-Radicale, un jardin à la place du lac !

2- Faire disparaître la tranchée en la recouvrant .

3- Un compromis, un tunnel avec des fenêtres sur la Vée,

Après avoir rejeté les 3 propositions ci-avant, voici la solution toujours retenue à ce jour par les membres de la commission Lac :
– La tranchée avec trois passerelles !

Comme le paysagiste sollicité par SERAMA dans le cadre de son projet de détournement de la rivière, nous ne pouvons que constater qu’effectivement le projet retenu par la commission crée une rupture de continuités paysagères. Ruptures paysagères non seulement entre le projet de la gare « de la forêt au lac » comme il le mentionne mais aussi avec l’ensemble des édifices bordant l’actuel plan d’eau qui participent de ce site remarquable. Au-delà de la rupture, on pourrait parler d’un bouleversement sans retour possible, de la disparition de l’harmonie du site actuel avec comme conséquence l’anéantissement de sa magie de jour comme de nuit , constituant le principal attrait pour le touriste.
L’absence de cohérence entre l’investissement consenti pour le projet de la gare et le désintérêt manifesté dans cette proposition pour le miroir d’eau icône de la cité ne peut que surprendre. Les efforts accordés au quartier de la gare pour redynamiser la ville seraient vraisemblablement réduits à néant si ce projet venait à être réalisé, effaçant l’attraction et le carractère spécifique du lac de Bagnoles de l’Orne.

Dans toutes les propositions présentées, on voit disparaître la perspective du plan d’eau sur la Tanière, une échappée visuelle définitivement perdue.
À propos de la perte de surface du plan d’eau, c’est la vue d’un bassin circonscrit qui est contestable et qui s’impose d’emblée dans sa totalité. C’est la création d’un lieu ordinaire sans surprise offert tout entier au regard du passant quel que soit l’endroit où il se trouve et qui annihile de la sorte toute la féérie
Concernant la proposition de la commission lac, on peut préciser que
le spectacle proposé depuis le Casino d’un plan d’eau en surélévation de 3 mètres au-dessus du cours d’eau de la rivière derrière une digue ne peut qu’affirmer le caractère contre-nature du dispositif parfaitement artificiel . Le plan d’eau affirme ainsi son caractère de réservoir technique qui n’a plus rien à voir avec le geste d’architecture paysagère tel qu’il a été projeté au début du vingtième siècle lors de la conception de l’établissement de jeux et de son environnement.
De fait, à terme, outre les problèmes d’eutrophisation de la cuvette d’eau, la réalisation d’un jardin en lieu et place du lac bassine s’imposera alors comme la seule solution raisonnable, se sera un retour à la « nature » naturelle de la morphologie du lieu dira-t-on, tout en réinstallant la rivière dans son lit dit d’origine. La barrière rocheuse et le lac auront définitivement disparu privant les prochaines générations de ce site merveilleux.
Comment faire pour conserver la cohérence et la féérie du site ?
En renonçant au projet de détournement de la Vée et en conservant le lac dans son actuelle morphologie, à l’identique tout en effectuant le désenvasement puis en pratiquant par la suite un entretien régulier du bassin de décantation en amont du lac.
« Il a été rappelé qu’à l’origine, trois solutions étaient envisagées, « et notamment la suppression du lac dans sa totalité. Mais cette option a été très vite écartée car notre volonté est de conserver ce qui constitue l’ADN de notre station et autour duquel s’est construit notre centre-ville ». Une autre suggestion était d’effectuer un simple désenvasement du plan d’eau « ce qui représente un coût. Et sans restauration de la continuité écologique de la Vée, nous n’aurions pas les aides des services de l’Etat » ». Olivier Petitjean Maire de Bagnoles Le publicateur du 28 02 2023.
Le coût du désenvasement correspondrait tout au plus à 20% du coût du projet éventuellement subventionnable ( environ 3 000 000 d’euros ht, avec les deux passerelles neuves).

Le lac fait aussi partie de l’environnement immédiat d’un monument historique, le Chalet Suédois !

Seuls sur cette carte postale, le grand hôtel et le casino des thermes regardent la retenue d’eau, un étang naturel, l’hôtel de Paris lui l’ignore ainsi que le bâti longeant la voirie, ils leurs tournent le dos, ils sont ouverts sur le magnifique jardin d’agrément.
Il faut attendre l’intervention de Frank Jay Gould avec la création du casino du lac pour voir se réaliser la cohérence de la composition urbaine unique articulée par le nouveau dessin de la pièce d’eau, promue par cette intervention au titre de « pépite de Bagnoles ». C’est alors que toute l’attention se portera désormais sur le lac.
La digue, l’énorme fossé détournant la Vée, le rejet du casino comme le propose le projet présenté « le lac demain, si vous le décidez » est un retour en arrière de plus d’un siècle. Ce projet fera disparaître définitivement la toute fragile magie du lieu.

Quel est le sens de cette démarche qui revendique la volonté de dégradation du paysage urbain « pépite de Bagnoles » avec paradoxalement dans le même temps la promotion de son image dans tous les médias .