EXPOSITION PERMANENTE DU PRE-PROJET SUR LA CLOTURE DE L’HIPPODROME, COMMENTAIRES ( en italique):


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Comment rendre la réalité du relief ? La Vée s’écoule en contrebas à moins 3,50m du plan d’eau séparée de celui-ci par une digue. Seul la rigueur des plans « SERAMA » avec les références NGF permettent d’approcher la réalité du projet.
Le pont-cadre


Coupes dossier projet SERAMA

C’est aussi une interprétation du pré-projet ! image LABON
Du point de vue urbain
Le lac se situe en coeur de ville contrairement à d’autres plans d’eau situés en campagne ou périphérie.
La rupture de la continuité paysagère est actée par le paysagiste du projet.
Il se trouve devant un problème insoluble, comment renouer le dialogue initié par Frank Jay Gould entre le Casino et l’ex-Grand Hôtel, comment restituer les perspectives et les fuites du regard sur la passerelle et la Tanière ?Comment répondre aux concepteurs du projet de la gare, initiateurs du concept
« de la forêt au lac »?
Toutes les réponses disponibles dans le dossier sont entachées de la violence de la rupture et malgré les diverses propositions pour y remédier, aucune solution ne restitue la plénitude de l’espace, les échappées visuelles et les relations particulières de la composition urbaine articulée par un plan d’eau continu. On recouvre par divers platelages, bois ou béton le fossé pour combler la béance de la tranchée et on renonce aux perspectives sur la Tanière. Le travail du paysagiste consiste à gérer des injonctions contradictoires. On peut se poser la question de la pertinence de cette solution.

En observant les dépôts sédimentaires qui s’étendent bien au-delà de la configuration actuelle du lac ( voir la carte géologique) ainsi que la barrière rocheuse toujours présente à l’entrée de la cluse nous indiquent que nous serions en présence d’un lac naturel.
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Du point de vue géologique
Le site de Bagnoles, en amont d’une cluse, est propice à la formation d’un lac naturel. La carte géologique montre que c’est ce qui semble s’être produit puisque la superficie d’alluvions est nettement plus importante en amont du pont actuel que ce qu’elle devrait être, compte tenu de l’importance de la Vée. Il est donc fort probable, et quelques sondages géologiques pourraient le confirmer, qu’il y ait eu initialement à cet endroit là un lac d’une vingtaine d’hectares. L’Homme aurait alors profité de l’eau de ce lac et d’un ressaut naturel à la traversée du banc de grès armoricain pour y installer en contre-bas une forge et éventuellement rehausser la chute d’eau pour lui donner plus de puissance.
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QU’IL FAUT CONSERVER POUR L’AGREMENT DE TOUS .
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Le sujet du désenvasement est traité dans le contexte d’un autre projet, objet de toutes les priorités selon un parti urbain s’intitulant « de la forêt au lac ». Soit, dit de façon plus triviale, la reconstruction du bâtiment de la gare avec ses verrières à l’identique, la créations des divers réseaux, voiries et places avec la création d’un vaste lotissement en centre-ville. Ceci est aujourd’hui un chantier en cours d’exécution, responsable en partie du fort endettement actuel de la ville.
L’avenir du lac dans ce contexte, avec le peu de considération qui lui est octroyé ( pas d’entretien: pas de curage régulier des bacs de décantation placés en amont du lac, mésusage du vannage haut et non entretien de la bonde, ni de désenvasement depuis 2000), est vécu par les élus comme une charge. L’opportunité des subventions semble faire oublier le potentiel néfaste pour le site des réponses techniques proposées dans le pré-projet La disparition du lac a même été envisagée, cette dernière hypothèse a perduré un temps avant d’être abandonnée suite à la pression des Bagnolais.
Voila le contexte de ce que le SAGE Mayenne appelle aujourd’hui « renaturation de la Vée » en nommant la ville de Bagnoles maître d’ouvrage.
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Continuité écologique
La Vée est un cours d’eau classé liste 1, article L.214-17-2 du code de l’environnement, uniquement de sa source à l’embouchure du ruisseau du Loup Pendu, bien en amont de Bagnoles de l’Orne. Le lac et l’ensemble de la rivière en aval ne sont pas concernés par le classement des cours d’eau.
La liste 1 vise à la non-dégradation de la continuité écologique, par l’interdiction de création de nouveaux obstacles à la continuité. Seule la liste 2 vise à la restauration de la continuité écologique, ce n’est pas le cas de la Vée et par voie de conséquence, les travaux envisagés sur le lac, tranchée rivière, digue d’argile et bassin d’eau pluviale avec la création d’un pont … ne sont ni demandés ni obligatoires et relèveraient de la seule autorité et volonté du propriétaire, en l’occurrence la municipalité à la recherche de financements.Le projet permettra l’accès à l’amont des espèces invasives, il y a risque avéré de faire régresser le bon état écologique de la rivière en amont.
– Le « nouveau lac » bassine, verra se concentrer les polluants (que va-t-on faire des boues issues des ruissellements des eaux de pluie ? Aujourd’hui aucun traitement n’est efficace contre les polluants récoltés dans les rues des villes
( hydrocarbures, métaux lourds, etc.)
– La suppression de la retenue par l’implantation, prévue dans le projet, d’un pont cadre à travers la barre rocheuse aura de nombreux effets négatifs: érosion, affaissement de la nappe d’accompagnement en amont, mortalité d’une partie de la ripisylve dont les racines seront exondées, fragilisation des fondations des bâtiments en zone urbaine, modification des peuplements biologiques, augmentation des effets de la sécheresse etc…
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Regardez les productions de l’office de tourisme !
On ne peut pas modifier impunément ce site où chacun des éléments qui le composent est inscrit dans ses plus justes proportions. Il n’est pas question d’être passéiste, mais il faut assumer l’essence même de Bagnoles de l’Orne. À ce jour, aucun projet de ceux qui nous ont été présentés concernant le lac n’est digne de la station thermale. Il est primordial de conserver la réalité physique du paysage avec le miroir d’eau et le dialogue des édifices qui le bordent, Casino/ex-Grand Hôtel, c’est ainsi que nous conserverons l’attractivité du lac de Bagnoles!Le lac et son «miroir d’eau» identifient très fortement Bagnoles de l’Orne, ville d’eau
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Les scénarios de crues ne sont pas du tout abordés par le bureau d’études, ni en ce qui concerne la Vée détournée et endiguée et l’impact direct sur l’aval (les Thermes notamment) et encore moins en cas de débordement du bassin de rétention des eaux de pluies, pompeusement appelé lac dans le projet. La pollution qui rejoindrait inévitablement la Vée serait catastrophique pour les organismes vivants dans la rivière mais surtout augmenterait le risque de pollution de la source thermale. Comme chacun sait, les pollutions favorisent les espèces invasives, ainsi, elles remonteraient plus facilement la Vée et iraient déstabiliser les milieux protégés en amont et notamment dans une portion de la Vée classée en liste 1 en amont de Bagnoles. La liste 1 se caractérisant par un bon état écologique, avec des organismes aquatiques en bon équilibre.
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Création d’un réservoir d’eaux pluviales
Ce réservoir serait alimenté uniquement par des eaux urbaines de ruissellement potentiellement polluées. Risque d’eutrophisation et d’apparition de cyanobactéries toxiques.
La surface du lac passerait de 22 160 m2 à 15 470 m2 soit une diminution d’un peu plus d’un quart de sa surface. Une surface d’approvisionnement de près de 5 Hectares alimenterait le lac en eaux pluviales drainées principalement sur les voiries dédiées à la circulation automobile chargées en hydrocarbures. Ce dispositif, lors d’une crue importante, augmenterait le risque de pollution de la source thermale, irrémédiable pour les thermes.
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Construction d’une digue :
La création d’une digue maintenant la Vée hors de son lit mineur avec une partie des sédiments du lac comme matériaux constitutifs, récupérés et modelés sur le site comporte divers risques non pris en compte dont – l’érosion provoquée par une rivière qui rechercherait son lit naturel, – des doutes sur la pérennité du dispositif lors d’inondations avec la survenue d’embâcles ou lors d’orages violents comme celui qui emporta la forge au 19e siècle.
La digue ne semble pas pouvoir, la Vée haute débordant en cas d’une inondation importante en amont de la petite passerelle, empêcher son déversement dans le réservoir puis le déversement de celui-ci sous le pont par le passage piétonnier pour rejoindre la Vée.
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Création d’un pont cadre au niveau de l’emplacement de la vanne de vidange du plan d’eau.
Il serait construit dans la zone de protection de la source thermale à proximité de celle-ci. .Il est essentiel de souligner que le processus de conception du pont-cadre du projet « le lac demain si vous le décidez » nécessite une évaluation approfondie des conditions géotechniques du site, des propriétés du sol et des conséquences générées par la rivière lors des crues exceptionnelles. Les projeteurs doivent s’assurer du maintien de la hauteur du fil de l’eau des divers réseaux enjambant le pont par le dessus. L’existence de ces réseaux serait susceptible de remettre en cause la faisabilité du projet. Les ingénieurs structurels doivent aussi prendre en compte différents facteurs tels les sollicitations sismiques au droit de la barrière rocheuse et de la faille géologique présente à l’aplomb de son implantation afin de garantir la sécurité et la stabilité à long terme de l’ouvrage. Ils doivent évaluer très sérieusement les risques que font courir l’exécution de ces travaux à la source thermale située à proximité, indispensable à la survie de Bagnoles.
Le pont actuel est bâti sur un éperon rocheux et son seuil est trop élevé pour envisager un passage de la rivière en « écoulement naturel » selon les dires du porteur du projet. Le pont actuel serait reconverti en passage piéton /cycle, permettant de relier le tour du lac et le square Frank Jay Gould.
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coût des propositions, estimations :
Le projet alternatif
Dans une hypothèse classement des sédiments K1, le désenvasement est estimé à 600 000 euros HT, toutes suggestions incluses, comprenant:-Dossier demande loi sur l’eau avec mesures qui s’en suivent -Terrassement et stockage vases à moins de 5 km
– Gestion nivelage et indemnisation propriétaire agricole
– Nettoyage voirieOptions non chiffrées:
– Modification du vannage et amélioration de la passe à poissonsLe projet municipal
Le coût des travaux selon la municipalité, (pont, digue, traitement des eaux pluviales, aménagements paysagers basiques) est estimé à 3 000 000 d’euros HT. Il faut pour cela que le projet présenté soit validé sous la forme d’un protocole de restauration de la continuité écologique, alors jusqu’à 80% de ce coût serait pris en charge par différents financeurs (agence de l’eau, GEMAPI, Etat, Région, Département).
Des éléments de langage ignorant la réalité hydro-géologique, urbaine, touristique et économique ne peuvent seuls convaincre des bien fondé du projet.Par ailleurs, à ce jour, les financeurs ne proposeraient plus la totalité des subventions espérées.
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Telle était la question qui a été soumise sous forme d’un référendum aux habitants de Bagnoles-de-l’Orne, le 8 octobre 2023.
Alors que les listes électorales comptaient 2 214 inscrits, 1 060 électeurs se sont déplacés, soit 47,87 %. Le oui a totalisé 614 voix, soit 59,15 % des votants et le non 424 voix, soit 40,84 % des votants. Comme cela avait été annoncé lors de la réunion publique, le taux de participation au référendum n’ayant pas atteint les 50 %, ce résultat n’est donc qu’un avis et la décision a été soumise au conseil municipal qui l’a entérinée telle quelle lors de la séance du 16 octobre 2023.
Il semble évident que la question intègre une notion complètement faussée puisqu’en langue française un lac séparé artificiellement de sa rivière n’est plus un lac; il s’agissait donc bien davantage d’un plébiscite plutôt que d’un référendum. Il faut remarquer que le choix de référendum local, en restreignant l’avis aux seuls électeurs de la municipalité de Bagnoles sans considérer l’ensemble des habitants, a limité considérablement les populations concernées : celles en aval de Bagnoles seraient les premières victimes en cas d’inondations; celles en amont dont l’ensemble des pratiques intervient sur le niveau de risque d’inondations et de sécheresses impliquant la rivière Vée. Il faut souligner aussi que les nombreux propriétaires de résidences secondaires de la ville thermale n’ont pas eu accès à la consultation.