Rôle des haies et envasement du lac


Résumé de la présentation du diaporama de Marie-Claude Flusin lors de réunion du 10 Octobre 2024.

Comment l’envasement du lac se constitue-t-il ?

Rôle de l’amont: pratiques agricoles, forestières et urbanisation.
Gestion du lac lui-même, entretien régulier.

La correction de ces éléments semble tout de même essentielle pour assurer la pérennité du lac.

La carte de Cassini (à partir de 1756) sur laquelle, on peut voir, au centre, le lac de Bagnoles :

Une partie des boues, par ruissellement, proviennent de la Forêt d’Andaines et des terres agricoles.

Si on remonte dans le temps, grâce aux documents issus de la cartothèque du Parc Normandie-Maine, on peut voir, à gauche, le territoire de Saint-Michel-des-Andaines tel qu’il était entre 1950 et 1965, et, à droite, après le « remembrement », le même territoire en 2020. Les parcelles ont été agrandies, beaucoup de haies ont disparu.

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Les pratiques agricoles ont été modifiées. Les labours, par exemple, suivant une ligne perpendiculaire à la ligne de plus grande pente (pour réduire l’érosion vers les cours d’eau) ont été inversés afin de réduire les risques de retournement des machines agricoles ; ce qui a facilité un écoulement naturel des eaux de pluie vers les ruisseaux et cours d’eau.

Le lac de Bagnoles est visible au milieu en bas des clichés.

Les haies bocagères ont de multiples rôles : 

Selon l’IGN, la haie bocagère est une formation pluristratifiée linéaire et arborée « comportant des arbres sur une longueur d’au moins 25 m sans interruption de plus de 20m, sur une largeur de moins de 20m et d’une hauteur potentielle de plus de 1,30 m ».

Pour l’instant, leur rôle de protection du loup n’a plus cours ! 

Intérêt hydrologique : 

– lutte contre l’érosion des sols en freinant le ruissellement, en piégeant 75 à 100% de la terre emportée par ruissellement et en augmentant l’infiltration. 

– épuration du sol ( en prélevant une partie des composants: azote, phosphore, potassium… issus des fertilisants qui diffusent dans l’environnement et en facilitant la dégradation des produits phyto-pharmaceutiques et leur dénitrification.) 

– limitation du transfert de ces intrants vers les nappes souterraines – régularisation des crues et maintien des berges (ripisylves) 

Intérêt écologique :

– gites et abris, lieux de reproduction pour la faune, – effet lisière entre le milieu boisé et le milieu ouvert – protection des intempéries pour les animaux
– siège de diversité écologique, faune et flore.

intérêt climatique :

– réduction de la vitesse des vents par effet brise vent, – effet tampon sur les variations de température,
– réduction de 20 à 30% de l’évaporation 

– stockage du CO2 

Intérêt économique : 

– la valorisation du bois a de nouveau cours avec le retour des modes de chauffage au bois. – amélioration de la production des parcelles entourées. 

Historique des haies bocagères :

– au néolithique, les haies existaient probablement par endroit pour l’élevage ; autour des villas gallo-romaines ont été retrouvées quelques traces de haies bocagères. 

– au XII ème siècle, époque anglaise de la Normandie, la technique des haies apparaît de l’autre côté de la Manche, elle s’accompagne de l’amélioration de la productivité agraire et est vite adoptée par les Normands. 

– durant le Moyen Age, les terres cultivées par les paysans serfs et vilains, appartenant aux seigneurs et aux monastères, appelées « communaux », sont clôturées prenant modèle sur les Anglais. Les vilains seuls peuvent acheter des parcelles, ce qui provoque l’apparition de la propriété privé, stimulant la productivité. 

– entre 1700 et 1790 la population parisienne a augmenté de 40% . La Normandie nourricière de la population parisienne a dû majorer ses productions. En 1767, sous Louis XV, c’est à l’image de la pratique en Angleterre de « l’enclosure », permettant une amélioration des résultats de l’agriculture et de l’élevage, que cette technique a été imposée par Édit Royal. Ce qui a permis une progression économique pour la Normandie. 

– au XIXème siècle le maillage dans les pays du bocage se resserre avec, outre les grands territoires, des terrains de petite taille partagés encore lors des héritages. 

– depuis le XXème siècle, l’arrivée de l’agriculture intensive et la croissance de la mécanisation ont bouleversé le bocage dans l’Europe . En 1992, la PAC met en place un financement : primes pour les exploitations mais avec une non éligibilité des zones agricoles arborées, aboutissant à l’accélération de la destruction des haies . Mais, enfin en Avril 2015, les aides de la PAC sont conditionnées aux (BCAE) Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales, comportant entre autres, maintien des mares, bosquets et haies. 

Le rôle des haies est maintenant une préoccupation de l’Office de la biodiversité et du Parc Naturel Régional Normandie Maine qui présente actuellement un programme de reconstitution des haies dans le territoire. 


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