Construit à la fin du XIXe siècle, le quartier Belle Époque, à Bagnoles-de-l’Orne, dans l’Orne, dévoile de somptueuses villas, comme un musée à ciel ouvert imaginé par un visionnaire.

Ouest-France Gérard HOUDOU. Publié le 02/07/2023 à 07h30.
Le lac, poumon de la station thermale, et le casino. | GÉRARD HOUDOU
Station verte, classée 4 fleurs, Bagnoles-de-l’Orne a obtenu le label Green destination en septembre 2022 (certification internationale récompensant les actions en matière de tourisme durable). En novembre, la station thermale a gagné un atout supplémentaire pour son attractivité touristique, en intégrant le réseau des Petites cités caractère.
Aux prémices de la Première Guerre mondiale, on vient volontiers passer quelques semaines à Bagnoles-de-l’Orne. L’on goûte ainsi aux bienfaits des eaux de la source, respirer l’air pur de la forêt, assister aux animations du casino et du tennis-club. Dans cette euphorie de la Belle Époque naît un quartier qui s’habille de villas plus élégantes les unes que les autres.
L’œuvre du ministre Albert Christophle
Fréquentée dès la fin du XVIIe siècle, la station thermale n’établit sa notoriété que deux siècles plus tard, grâce à l’extension de la ligne de chemin de fer qui relie La Ferté-Macé à Couterne. Sous la direction de l’architecte Chatelain, l’établissement thermal, lui aussi, s’accroche à l’histoire. Bagnoles-de-l’Orne devient alors une station de “première génération”.
Député de l’Orne, ministre des travaux publics, Albert Christophle est le maître d’œuvre d’une naissance architecturale unique dans le département. À partir de 1886, au cœur de cette forêt légendaire, il crée un lotissement qui va conduire à la création de Bagnoles-de-l’Orne, en 1913. Le quartier résidentiel répond alors à des règles strictes.
Soixante villas en 28 ans
Le cahier des charges ordonne les conditions précises des parcelles constructibles, d’élévation des habitations, des constructions de voies d’accès, des clôtures… qui, de juin à septembre, seront destinées à recevoir les vacanciers. En quelques années, de magnifiques villas, s’élèvent le long des boulevards Christophle, Le Meunier-de-la-Raillère et Chalvet. Les Myrtilles, le Chalet-Normand, le Chên’Houx, le Castel, les Hortensias, le Nid-Bel…
Entre 1886 et 1914, une soixantaine de villas sont construites dans ce quartier Belle Époque aujourd’hui classé dans une Zone de protection du patrimoine architectural. Elle se dirige aussi vers Bagnoles-Château (anciennement Tessé-la-Madeleine), puisqu’un habitat existe déjà le long de la Vée à l’époque préhistorique. Mais c’est une autre histoire…